Historique
Bref historique de la mine GABE GOTTES
présenté par Claude WERNERT

La mine GABE GOTTES s'ouvre au fond d'un vallon nommé Phaunoux ou Rauenthal (vallée rude) à 620 m d'altitude. Ce secteur connu sous le nom de Neuenberg est parcouru par sept filons de direction globale Est-Ouest au pendage quasi vertical.
La découverte de ces filons remonte à la deuxième partie du 16ème siècle où l'on exploite les différents minerais sous forme de tranchées (Pingen) puis de systèmes de galeries et puits.
Cette période sera l'âge d'or du secteur de SAINTE-MARIE aux MINES avec l'ouverture d'une multitude de mines dont la concession fut accordée par les Seigneurs de Ribeaupierre et la Maison d'Autriche.
Si la variété des minerais et métaux fit la célébrité du secteur, c'est l'argent qui était recherché pour sa grande valeur à l'époque de l'exploitation. On extrayait le métal précieux contenu dans des minerais de Cu, Pb, Zn par des opérations métalliques complexes. L'argent natif n'était qu'une curiosité que l'on a rencontré qu'exceptionnellement sous des formes spectaculaires (blocs de 500 kg d'argent natif arborescent).

La mine GABE GOTTES
On trouve le réseau supérieur de la mine actuelle, Heilig Kreutz, en 1585 sur une carte du Neuenberg dessinée par Guillaume Schura. Mais la mine GABE GOTTES et ses voisines Saint-Jacques et Giftgrube ont une histoire commune.
A la fin du 16ème siècle, l'épuisement des eaux du réseau se fera par la jonction avec le Tiefstollen situé 100 m en contrebas qui était l'Erbstollen ou galerie d'épuisement des eaux commune à tout le Neuenberg.
Partout dans les ouvrages souterrains nous retrouvons les galeries de cette époque en forme d'ogive tronquée avec les traces des outils employés à l'époque, la pointerolle. C'est avec cet outil, sorte de petit burin monté sur un manche que les anciens ont percé au fil du temps les premières galeries avant l'arrivée au 17ème siècle de la poudre noire.
L'ensemble du réseau compte plus de 7,5 km de galeries s'étageant par de nombreux puits sur 180 m de hauteur.

Au 18ème siècle après une longue période d'arrêt les nouveaux concessionnaires feront de gros travaux de percement, de jonctions entre les mines GABE GOTTES et Saint Jacques afin d'exploiter en particulier les cuivres gris argentifères. Plusieurs sociétés se succéderont enchaînant projets et faillites, cherchant les profits avec peu d'investissements. Dans certains cas, le commerce du bois cédé aux mines donnait un parfum d'escroquerie. Les habitants de la vallée voyaient d'un mauvais œil la déforestation au profit d'établissements n'employant sur la fin que quelques mineurs (30).
Un rapport de Billy en 1836, cite les travaux entrepris entre 1824 et 1826 avec des efforts pour l'aérage des travaux. De cette époque, on retiendra l'utilisation de l'explosif ainsi que la pratique systématique des "Versatz" ou empilement des stériles sur des platelages afin d'éviter de les évacuer de la mine dans un but de gain économique.
L'analyse des cuivres gris de cette époque donne pour 200 parties de minerai : Ag, 1,25 ; Cu, 40 ; As, 30 ; S, 25. Le rapport de Mr Combes, Ingénieur au Corps Royal des Mines daté du 18 juin 1826 nous apprend que le 13 juin 1826, quatre ateliers d'exploitation occupaient 12 mineurs produisant 60 t de cuivre gris et 300 kg d'argent par an. Pour éviter de relever l'entrée de Saint Jacques inférieur éboulée, on y a pénétré par un ouvrage au faîte de GABE GOTTES dans des travaux anciens de Saint Jacques. On pensait déjà en 1825 rouvrir la "galerie profonde" pour attaquer les fonds de GABE GOTTES mais la suspension des paiements de la Maison Cor et Larigaudelle n'a pas permis l'aboutissement.
Pour la préparation du minerai, on utilisait un bocard à trois auges qui a été terminé en mai 1826, le cours d'eau alimentant une roue hydraulique de 18 pieds.
Quant aux opérations métallurgiques, le fourneau de grillage et le condenseur ont été construits à proximité de la mine GABE GOTTES.


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Dernière mise à jour le 03.06.2010